« L’intellectuel s’éteint quand le spirituel s’éveille »
C’est le sourire aux lèvres que Julia nous reçoit dans la maison où elle a grandi. En dépit des idées reçues sur les femmes de footballeurs, elle est loin d’être superficielle. Déjà Julia Nomenjanahary n’est pas que la femme de Bolida. C’est au Lycée Français d’Antananarivo qu’elle obtient son Bac S. Elle passe le concours GIP Polytech et choisit l’école d’ingénieurs à l’Université de Versailles. À l’issue des deux années de préparation en ingéniorat, elle a opté pour la mécatronique. Et en dernière année, elle part en Angleterre afin de parfaire son anglais.
Très ancrée dans sa foi chrétienne, elle considère que son choix de filière fait partie du chemin que Dieu a tracé pour elle. Son univers professionnel étant principalement masculin, elle a dû et su se démarquer. «Au premier abord, les gens se disent : C’est elle l’ingénieur en mécatronique ici ? Et à chaque fois, il faut que je démontre que c’est moi parce que je le peux. » Elle estime que son diplôme est très valorisant, mais surtout qu’elle a une personnalité assez prononcée et qu’elle est loin d’avoir froid aux yeux.
Quand on aborde son couple, c’est les étoiles pleines les yeux que Julia répond à nos questions. Bien qu’ils aient évolué dans deux mondes différents, c’est justement ce fait, affirme-t-elle, qui lui plaît dans leur histoire. Lalaina lui a fait découvrir son monde à lui et vice versa. Quand il lui a dit « andao isika sy indry hisotro ron’akoho », chose qu’elle n’a jamais faite de sa vie, elle s’est dit « Mmh, c’est intéressant ça » (rire). À chaque fois qu’il lui proposait quelque chose, il n’y avait pas d’artifice, pas de faux semblant et elle a aimé ça. Voilà pourquoi ils sont ensemble. Lui apparemment savait tout de suite qu’elle allait devenir sa femme. Ils ont les mêmes valeurs et partagent les mêmes centres d’intérêt. « C’est mon âme sœur.» À ses yeux, son mari représente aussi son équilibre.
Non loin d’être très féminine, Julia n’oublie pas de prendre soin d’elle. Elle a adopté le style afro pour ses cheveux, même s’il lui arrive de les lisser de temps à autre. C’est en riant qu’elle ajoute qu’avec ces différentes coiffures, son mari a plusieurs femmes en une seule. Elle tâche d’être toujours bien coiffée et aime mettre son regard en valeur en insistant sur les sourcils et les cils. Un peu de poudre pour unifier son teint, du fard à joue et elle a une préférence pour les rouges à lèvres mats. Pour s’entretenir physiquement, il lui arrive de courir en fonction de son emploi du temps.
C’est en ces termes qu’elle conclut l’interview : « Dans l’éducation malgache, c’est surtout la femme qui s’occupe de l’homme. Je pense qu’il faudrait changer ça et ancrer les valeurs de responsabilité autant à l’homme qu’à la femme. J’aimerais ajouter que nous, les Malgaches, avons une grande capacité d’adaptation et grâce à celle-ci, nous sommes aptes à faire les études les plus compliquées qui soient. »