Et drinnnn….. Driinnn … il est déjà 5 heures du matin ? Ce n’est pas possible, je viens à peine de fermer l’œil. Je baisse les yeux et je vois ce petit minois illuminé d’une douceur innocente blotti contre moi. Encore une fois, nous avons passé la moitié de la nuit à valser sur des comptines que je marmonnais à mi-voix, et l’autre moitié endormie sur le canapé. Et ce beau berceau que j’ai si bien décoré pour l’accueillir, n’est plus qu’une penderie ou plutôt un bac à linge où sont entassés draps, serviettes, mouchoirs et des vêtements déjà portés il y a un mois, mais qui ne sont pas encore assez sales pour être lavés ni assez propres pour être remis dans l’armoire. Au moins, il sert à quelque chose.
Je me rappelle le le jour où mon horloge m’a signalé qu’il est temps pour moi aussi d’être maman, moi qui regardais de loin les bébés des autres, qui n’ai jamais porté aucun bébé dans mes bras, je sentais l’envie irrésistible d’en avoir un.
Je croyais qu’être maman se résumait à allaiter, changer les couches, jouer, s’exalter devant le premier sourire, les premiers pas, le premier mot et plein d’autres premières fois, faire des selfies avec bébé et les poster sur les réseaux sociaux pour que tout le monde fasse des commentaires hypocrites, du genre « qu’il est chou ce petit ange ou la maternité te va tellement bien » . Bien sûr, c’est tout ça et plus encore. J’ignorais qu’un bébé « ça coûte cher », qu’en plus de l’argent, il lui faut beaucoup de temps, beaucoup d’énergie, beaucoup de patience et surtout beaucoup d’amour et de nuits blanches.
Ne savant s’exprimer que par les pleurs, il faut procéder par élimination pour détecter le problème et le résoudre. A-t-il faim, trop chaud, trop froid peut-être ? A-t-il mal quelque part ? Il faut lui enlever tous ses vêtements et voir s’il y a des boutons qui le démangent, ou une partie de son corps qui lui fait mal. Et non, ce n’est pas tout ça, et pourtant entre les ronflements de papa et les cris incessants de bébé dans ce silence de la nuit, je commence à m’énerver et lance un regard réprobateur à papa « Et l’autre-là qui dort paisiblement … comme si ce bébé était à moi toute seule. » « Mais bon sang ! Qu’est-ce qu’il a ce gosse ? » Il a juste besoin d’un câlin, de sentir la tendre présence et la chaleur de sa maman. Et c’est par une valse délicate et une douce chansonnette qu’il s’endort doucement et calmement dans mes bras. À la bonne heure ! Aujourd’hui, c’était un câlin et une valse, demain ce sera peut-être une colique, et après-demain autre chose. Quoi qu’il en soit au fil du temps, toutes les mamans parlent couramment « le bébé » et identifient très rapidement les besoins de leur petit bout.
Combien de temps ça va durer ? Je ne saurais le dire, ce qui est sûr c’est qu’arrivera le moment où il grandira, où il n’aura plus besoin de mes câlins, et toutes ces nuits passées à le bercer, me manqueront.