Compatibilité rime avec personnalité
« Comment savoir si c’est le bon ? », « Dois-je faire un test ? », « Il est tout différent de moi, çà marchera ? » Autant de questions d’affinités, de questions de compatibilité psychologique.
« Ceux qui se ressemblent, s’assemblent ! », « Les contraires s’attirent ». Expressions contradictoires qui laissent prévoir que les rencontres amoureuses sont loin d’une science exacte. Il serait tellement facile de passer à ces tests de compatibilité (qui pullulent d’ailleurs sur internet) et se passer la bague au doigt, comme si on a gagné au jackpot. « Les cases de critères d’idéal sont toutes cochées, je peux vivre en paix, il est celui que j’attendais. » Alors qu’est-ce que la compatibilité amoureuse ?
Pour Antenaina, 27 ans, c’est tout un paradoxe : « Une personne qui m’est compatible, c’est celle qui me complète, en ayant des traits de caractère qui me ressemblent (silence). Et aussi très différent de moi !» Comme définition, Larousse présente la compatibilité comme un « caractère, état de quelque chose qui est en accord avec quelque chose d’autre ». Le mot vient du latin « compatibilis » : « qualifie deux éléments pouvant aller ensemble ou s’accorder ». Donc, en conformité ! Dans son livre Parlons d’Amour, la psychologie des couples heureux, Yvon Dallaire énonce trois points indispensables, pour une entente stimulante : l’admiration (la dimension psycho-émotive), les projets communs (les objectifs du couple) et l’attirance physique ( la dimension biochimique).
Posons les questions à Mahaliana, 32 ans, dix ans d’union, cinq ans de mariage avec monsieur : « En quoi t’inspire-t-il ? », « Au fur et à mesure que nous avons fait connaissance et jusqu’à maintenant, je suis charmée par sa détermination, son sens de l’initiative, son « touche-à-tout »… » – «Et vos projets en commun ? » « Nous avons réalisé ensemble huit sur dix de nos projets. » – «Et pour l’alchimie physique ? » « Son corps m’émeut toujours autant ! »
Et Cindy, 27 ans, d’ajouter : « Franchement, je me vois mal avec un homme avec qui je ne ressens aucun pétillement. C’est important de se sentir vivante, rien que par le toucher. Et surtout qu’il soit prévenant, je parle de mon compagnon actuel. » Cindy aborde « l’agréabilité », un des traits de mesure du test de personnalité du Big Five comprenant « l’extraversion », « le névrosisme », « l’ouverture à l’expérience » et « le caractère consciencieux ». On détermine pour soi et pour l’autre les traits de caractère dominants, de façon à trouver un équilibre pour une meilleure compréhension. Vous êtes très extravertie, sociable, bavarde et lui, discret, sobre, taciturne. Souvent on s’exclame, après la première rencontre : « J’adore, on a beaucoup de points communs ! » Et rarement : « Super, il est très différent de moi ! ». On bloque direct et vive le découragement !
Selon John Gray, auteur de Mars et Vénus se rencontrent, les divergences peuvent être source d’harmonie : « Les différences ne constituent pas des obstacles. C’est seulement quand le ressentiment s’installe, que nos centres d’intérêt mettent à diverger de façon extrême. Dès que l’un souhaite quelque chose, l’autre désire le contraire… Nous sommes attirés par des êtres dotés de centres d’intérêt distincts des nôtres parce que, d’une certaine façon, ceux-ci nous complètent. Ils apportent un équilibre nouveau à notre vie et nous aident à exprimer des aspects encore embryonnaires de notre personnalité. » Et ne serait-il pas ennuyeux de sortir avec son clone ?
Pour que la notion de couple reste une valeur structurante et positive, Fabienne Kraemer, auteure de Vingt et Une Clés pour l’amour slow partage dans Psychologies qu’ « à l’heure de se lancer dans l’aventure de la vie à deux, beaucoup avouent se demander comment réussir là où tout le monde échoue. » Des psychologues y répondent : « Accepter l’autre et savoir si son tempérament nous réussit, si ses qualités et ses défauts épousent ou complètent les nôtres, nous apaisent, nous font du bien, nous font grandir. » Si c’est le cas, on accepte de ne plus tout dominer, de « laisser être ». Donc en réponse à la question « Comment savoir s’il me convient ? », on le sait, on le sent ! « C’est aussi évident que de savoir que le soleil brille ou que l’eau désaltère », le cœur et la raison le savent si ça s’accorde ou non. Si vous vibrez sur la même symphonie.
À méditer : « Il est très important de ne pas attendre de votre partenaire qu’il réponde à vos valeurs au point de penser et de ressentir exactement les mêmes choses que vous. » John Gray
EXTRAVERSION : détermine notre disposition aux interactions personnelles, nos rapports aux autres.
Discrète, taciturne, froide à avenante sociable, aimable, avenante, bavarde…
NEVROSISME : évalue l’adaptation et la stabilité émotionnelles.
Pessimiste, fataliste, détresse psychologique, anxieuse, inquiète, susceptible, nerveuse à optimiste, résiliente, confiante, calme, estime de soi élevée
L’AGREABILITE : mesure le niveau d’empathie et de compassion.
Cynique, compétitive, vengeresse, irritable, manipulatrice à agréable, prévenante, attentive, attentionnée, franche, compatissante.
L’OUVERTURE : caractérise la propension/la préférence de la personne aux nouvelles expériences (détermine aussi le seuil de tolérance au changement).
Conservatrice, conventionnelle, pragmatique, réaliste à curieuse, créative, anticonformiste…
LE CARACTERE CONSCIENCIEUX : évalue le degré d’organisation, la motivation, la persistance pour un comportement orienté vers un objectif.
Manque de volonté, insouciante, procrastinatrice, négligente à fiable, ponctuelle, persévérante, organisée, méthodique, ordonnée, ambitieuse.